La soirée dont vous êtes le héros (tome 2 – L’Enfer de l’été):

« Nan mais qu’est-ce que c’est que cette chaleur! » Vous vous écriez en cette fin de mois de juillet. « Saloperie de réchauffement climatique! » Vous poursuivez. Vous suez dans votre chemise de bureau en faux coton fabriquée en Inde, l’eau qui sort du robinet est très tiède, le merveilleux(se) Fabrice (Séverine) de la compta est déjà parti(e) en vacance et même la clim de la cafet est tombée en rad. BREF, vous avez chaud et vous avez hâte de vous échapper. 

1) Après le doux périple aux 1001 parfums des transports en heure de pointe vous arrivez enfin chez vous. Le courrier n’est que facture sauf un. Un prospectus pour une association écologiste qui vous rappelle que chaque chemise en coton a un bilan carbone plus élevé qu’un Paris-New Delhi dans un avion qui volerait au charbon. Et c’est encore pire avec ce nouveau faux coton en véritable Polypropylène qui éloigne le frais et garde l’humidité et les odeurs. Vous sentez votre col et vous perdez instantanément une partie de votre odorat. C’en est trop! Votre âme d’écologiste ne fait qu’un tour, vous retirez cette infamie et vous jurez qu’on ne vous y reprendra plus jamais. Vous appelez votre patron et vous lui dîtes que vous ne viendrez pas travailler lundi, ni le reste de la vie d’ailleurs. Ce monde n’a plus de sens et vous avez décidé de partir à pied rejoindre une ferme en permaculture dans une communauté autonome du Gers. Vous ne vous habillerez plus que de chemises en fils de chanvre tissés vous même et vous ne vivrez désormais plus que d’amour et d’eau fraîche. Vous laissez la clef sur le paillasson pour les plus nécessiteux et vous partez avec votre baluchon. Avant d’attaquer le stop sur le périph vous vous rappelez que c’est ce soir qu’à lieu la fermeture d’été de votre bar préféré qui défend votre nouveau style de vie. Vous vous rendez en 4)

2) Dans votre VTC du retour à la maison, qui lui à la clim qui fonctionne, vous stolquez l’instagram du (de la) Sus-mentionné(e) Fabrice (Séverine)Photo de plage. Photo de cocotier. Photo de piscine. Photo de cocktail dans une noix de coco. Re photo de plage. Vous vous surprenez à rêver de le (la) rejoindre avec le premier vol demain matin, lui (elle) surpris(e), vous enlace tendrement en vous passant un collier de fleurs aux parfums envoûtants, vous marchez main dans la mains sur le sable surchauffé, une noix de coco sous le bras en slalomant entre les crabes espiègles et les petites vagues tièdes qui viennent vous caresser les pieds. Photo d’un village bucolique. Photo d’un pagne au vent. Seflie d’un baisé. Photo de … QUOI?! Qu’est ce que..?! Mais…?! « #namour #paradis » légende la photo. Vous vous prenez un cocotier pleine mouille et vous revenez à la réalité. Mais qu’est ce que c’est que ce bordel!? Vous finissez par trouver une autre photo de Fabrice (Séverine) enlassé(e) dans les bras de… « Non! Pas elle (lui)! » Et pourtant c’est bien ce(tte) fourbe de Séverine (Fabrice) du service juridique qui lui lèche le visage. Vous êtes dégouté. Écoeuré(e) du sable fin et de la mer azur, c’est décidé, ce soir, vous vous vengez sur des Coquetèles à n’en plus finir. Vous passez justement devant le 73 rue de la Roquette et vous dites à votre chauffeur de vous jeter là. Allez en 4)

3) Vous décidez de rentrer chez vous à pied, après tout il fait sûrement meilleur dehors que dans la cafet. Le soleil frappe le béton plus durement qu’un boxeur fou et vous réalisez votre erreur très rapidement. Vite! Vous fuyez vers les quais en vous disant qu’un peu d’eau rafraichira sûrement l’atmosphère. Mais le tas de parisien qui s’entassent ici vous rappelle un peu trop le RER. Vous zigzaguez entre les gens déjà saouls et ceux en passe de très vite le devenir, tout ça sous un soleil de plomb et en glissant sur des canettes de 8.6 vides. Place de la République vous essayez de rentrer dans un bar où la clim envoie un air à 12 degrés mais c’est soir de match et au milieu du brouhaha des supportaires vous comprenez tant bien que mal que ce barman patibulaire vous ferait payer le verre d’eau. Vous fuyez encore. Marre de fuire, besoin de visages acceuillants et enthousiastes et surtout d’un verre de vin blanc bien frais vous vous rendez dans le seul bar qui vaille la peine dans cette ville de fou. Vous partez vous réfugier en 4)

4) Aaaaah ce soir c’est la fermeture du Resto Zinc des Marcheurs de Planète avant le départ en vacances. Les gens sont content, les Coquetèles sont bien frappés et les fûts et les frigos sont à finir! Ça tombe bien! Vous oubliez vos pérpéripéties vous profitez d’une soirée douce et chaleureuse accompagnée de rires francs et de cheveux mouillés. Vous avez chaud, oui, mais vous êtes bien.